Lutter contre la fatigue quand on est hypersensible ?

Bonjour,

J'écris ce message car j'ai remarqué depuis l'an dernier que je reçoie une fatigue constante au niveau de mes émotions. Hier par exemple, on m'a contrarié par rapport à un projet qui me tenait à coeur, et je suis même arrivée à en débattre avec ma collègue pour avoir le dernier mot. Je suis ensuite sortie pour aller acheter deux, trois courses, et plus tard dans la soirée, plusieurs personnes m'envoient des messages à répétition, et j'ai dû répondre à tout le monde. Je me suis engueulé avec un ami pour quelque chose qui n'en valait pas le coup. Je m'en suis beaucoup voulu à mon réveil.

La fatigue quand on est hypersensible, c'est comme si on était ''bourré''. Personnellement, au lycée et principalement en fin de semaine, entre deux derniers cours de l'après midi, je ressens cette '' fatigue '' et commence même à m'emporter dans la folie. Mon amie qui est à côté de moi en classe est habituée à ce que je dise tout et n'importe quoi. Ça l'amuse même parce que je passe aussi mon temps à me plaindre.

En même temps, ils ne me donnent pas la tâche facile là-bas, je suis stimulée constamment entre le stress des cours et de la réforme, l'énervement et la haine envers une fille qui m'harclèle, le dégoût de ma promo et des gens avec, la peine quand je reçois des mauvaises notes, la crainte de mon ancienne prof de français qui m'en faisait voir de toutes les couleurs. Puis l'amour...Parce que j'aime énormément un garçon. La fatigue est bien présente dans mon cerveau.

Sinon, lorsque je ressens cette fatigue permanente, ça touche même mon morale... Je me sens vide de l'intérieur comme de l'extérieur. Mais comment l'expliquer à quelqu'un qui ne nous comprends-pas ? alors j’utilise toujours l'excuse de '' Je suis fatiguée '' mais pas pour dire n'importe quoi, mais parce que c'est la vérité. Je ne manque pas de sommeille, bien que je sois obligée de me lever à 6h du matin tous les jours car mon établissement est loin de là où j'habite. Je ne vous dit pas le stress quand je dois arriver à 8h. Du coup, j'ai l'impression d'être un zombie... D'ailleurs, quand on me voit, on pense que je tire la tronche. Alors que pas du tout, c'est la fatigue ! Mes émotions se traduisent à merveille sur mon visage. Mais comme je le suis tout le temps, c'est dommage car ça nuit à mon image alors que je suis plutôt mignonne naturellement, quand je suis reposée. Je suis vraiment obligée de ne rien faire pour récupérer, car si j'encaisse trop, je m'éffondre dans les deux sens du terme.

Je ne fais pas semblant, et je ne simule pas cette émotion que tout le monde acquis. Mais, je la sens plus que d'autres, et elle peut surgir à tout moment de la journée. J'ai juste envie de dormir et de tout oublier.

Du coup, je vous demande si ça vous est déjà arrivé ?

Je me souviens aussi qu'à une époque j'aimais faire la folle pour évacuer les émotions qui s'accumulaient... Enfin surtout avec mes amis proches, sinon j'étais en mode off, zéro émotion. J'étais épuisée aussi et en fin de journée c'était la migraine assurée. Pourtant il se passait pas des trucs de ouf pour autant.
Moi j'ai plus l'impression d'être un radar qui fait attention à tout ce qu'il y a autour de moi, tout en analysant, et c'est plus ça qui m'épuise la plupart du temps...

Tu parles d'encaisser toutes ces émotions, qui s'entassent on dirait, mais est-ce que tu as l'occasion de les extérioriser?
C'est énormément de choses que tu ressens ces derniers temps, je trouve. :/

Aiko a écrit:Hier par exemple, on m'a contrarié par rapport à un projet qui me tenait à coeur, et je suis même arrivée à en débattre avec ma collègue pour avoir le dernier mot. Je suis ensuite sortie pour aller acheter deux, trois courses, et plus tard dans la soirée, plusieurs personnes m'envoient des messages à répétition, et j'ai dû répondre à tout le monde. Je me suis engueulé avec un ami pour quelque chose qui n'en valait pas le coup. Je m'en suis beaucoup voulu à mon réveil.

J'ai l'impression en fait, que tu n'as pas le temps de digérer une émotion, que déjà un autre événement arrive pour te rajouter une couche d'émotions. Tu t'es sentie contrariée, et peut-être qu'après avoir débattu avec ta collègue tu as ressenti une nouvelle émotion comme de la frustration par exemple ou de la colère (?). Tu avais besoin d'évacuer je pense, mais encore sous le coup de l'émotion, tu n'étais pas en état de discuter de certaines choses avec ton ami, d'où l'engueulade pour quelque chose qui n'en valait pas le coup, j'imagine.

Bref, tout ça en plus de l’environnement stressant dans lequel tu te retrouves. Je pense que tu as des raisons valables en fait pour te sentir épuisée. Tu n'as pas à te justifier de quoi que ce soit, tu as juste besoin de prendre du temps pour toi, pour évacuer. En tant qu'hypersensible, on a tendance à cumuler beaucoup plus que les autres et à avoir un seuil de tolérance plus bas. On n'a pas à jouer les warriors pour faire plaisir aux autres, qu'on nous foute la paix bordel de crotte de bique.

En fait c'est un problème que je rencontre un peu trop souvent à mon goût , le fait d'avoir d'un côté ma sensibilité et mon seuil de tolérance et d'un autre côté la société qui m'impose son rythme qui n'est clairement pas le mien. Du coup j'ai tendance à essayer d'imposer mon rythme à moi et ainsi qu'on me laisse un peu plus tranquille quand j'en ai besoin. C'est en quelque sorte savoir dire non.
"Non, je ne répondrais pas tout de suite parce que je suis en colère là."
"Ma journée est finie, je m'octroie un petit moment pour me faire plaisir"
Je crois qu'en fait c'est comme tâter ses limites et une fois qu'on les a définies, chercher à anticiper en prenant les précautions nécessaires pour notre bien-être. Avant que l'on empiète un peu plus sur notre énergie.

En fait, je me dis que c'est moi qui me définis. Si aujourd’hui je ne vais pas bien, ça ne fait pas de moi une rabat-joie/un gremlins pour autant. On a le droit de ressentir des émotions "négatives", parce qu'on est humains. C'est complètement normal. Les autres ne sont pas forcément dans notre tête non plus, ils ne savent pas ce qu'on endure, donc des fois c'est pas plus mal de dire qu'on est fatigués parce que c'est compliqué en ce moment. Comme tu fais. Après je comprends complètement quand on n'a pas envie de partir dans les explications... Parfois certains peuvent comprendre, d'autres non. C'est comme ça.
Je ne sais pas si ce que j'ai dit peut t'aider, mais juste... prends bien soin de toi. je te prête un peu d'énergie!

Coucou Seltine !

Merci pour ta réponse. J'ai lu attentivement ton message.

Tu as décris parfaitement la situation que je mène. Seulement, je me demande comment je vais faire dans l'avenir. Ça pourrait devenir compliqué en fonction de mon travail. J'ai l'impression d'être une personne âgée alors que je suis encore jeune...
Si je dis tes paroles, je crois que je me fais insulter de flemmarde ou d'incapable. Beaucoup jugent, mais ne ressentent ce que je vis.
Je vais quand même essayer de gérer cette fatigue même si c'est compliqué. Tout ce que je sais, c'est que le sentiment amoureux m'aide à ne pas la ressentir justement, (je sais, c'est bizarre), sauf que nous savons toi et moi que ça ne dure jamais longtemps quand on est hypersensible.

Merci pour tes conseils ! encore une fois, ton message m'a fait très plaisir et me rappelle que je ne suis pas seule.

Shalut Aiko

Je suis sans activité actuellement mais je vais reprendre dès que possible et j'appréhende énormément... Dans mon ancien boulot, en fin de matinée, ou encore en milieu d'après-midi, j'étais éteinte et j'avais besoin d'une sieste pour pouvoir fonctionner à nouveau. Je devenais maladroite, apathique. Je devais gérer ET le côté social avec les collègues, les patients, en souriant, en essayant de répondre, ET gérer le côté professionnel en me concentrant sur ce que je faisais pour ne pas faire de bêtises. (et bordel je suis perfectionniste en plus)
Bon après je sais que je vais reprendre petit à petit mes recherches, et je me rassure, jusqu'à ce que je sois à nouveau sur les rails. On verra bien, comment j'ai évolué suite à ma thérapie et comment je vais recevoir les choses.

Aiko a écrit:Si je dis tes paroles, je crois que je me fais insulter de flemmarde ou d'incapable. Beaucoup jugent, mais ne ressentent ce que je vis.

J'ai eu des réactions froides et sèches au travail. Je me suis toujours demander: "pourquoi je n'arrive pas à fonctionner comme les autres qui sont toujours opérationnels? Je suis nulle, sans doute une pleurnicheuse, je fais tout un foin pour rien. et les autres ne comprennent pas pourquoi je suis comme ça." Cette dernière expérience professionnelle m'a amené plus loin dans ma dépression. Je pleurais au travail, j'ai été même prise de panique avant d'y aller à tel point que je les ai appelé pour dire que je ne pouvais pas venir, et je suis allée aux urgences pour que quelqu'un m'aide.

Aujourd'hui, et suite à un travail sur moi, je suis prête à montrer les dents si jamais quelqu'un se permettrait de me juger. Comme je prend conscience de mes difficultés, ce n'est pas à moi de devoir m'adapter toute seule, je peux faire des efforts, mais il y a des limites. Si les autres ne peuvent pas l'entendre et ben m****. C'est qu'ils sont c**s. Désolée pour la vulgarité, mais j'en ai marre de me casser la tête à vouloir convaincre certaines personnes alors que c'est peine perdue. (:

Aiko a écrit:Tout ce que je sais, c'est que le sentiment amoureux m'aide à ne pas la ressentir justement, (je sais, c'est bizarre), sauf que nous savons toi et moi que ça ne dure jamais longtemps quand on est hypersensible.

... Que ça ne dure jamais longtemps quand on est hypersensible? Quoi donc, le sentiment amoureux?
Personnellement, je suis en couple depuis presque 3 ans et je l'aime toujours. Les émotions ne sont pas aussi fortes qu'au tout début, c'est normal, mais ça a évolué et ça reste quelque chose de... tendre et réel. Chaque jour je suis prise de joie quand je le vois, on se sent tellement bien ensemble, qu'on ne remet pas en question notre amour. Je me surprend parfois à le contempler, parce que je l'aime, vraiment. A partir du moment où les deux personnes dans un couple font chacun des efforts pour la relation, qu'ils sont à l'écoute l'un de l'autre, prêts à s'adapter, ne font pas de reproches mais se disent les choses quand ça ne va pas, les sentiments sont là.
Et je peux comprendre que c'est un sentiment qui donne de la force.

Quand j'étais plus jeune, ce n'était pas une mince affaire... Il y a eu pas mal de complications. J'ai été pleine de désillusions concernant l'amour, à cause de certaines expériences, mais il ne faut pas complètement perdre espoir. Ça nous tombe dessus quand on ne l'attend pas. Souvent quand on n'a pas la tête à ça, ou simplement quand on cherchait juste de l'amitié, de l'écoute chez une personne, et qu'on se rend compte qu'il y a plus.
C'est en restant ouverte aux opportunités qui pouvaient s'offrir à moi, quand je me disais "peu importe ce qu'il adviendra" que mes relations ont été riches. Ce qui a été un long chemin pour arriver jusqu'à cette pensée aussi.  
Mais personne ne pourra dire "il faut que tu vives comme ça pour arriver à ça", parce qu'on est tous différents, qu'on a tous un cheminement différent. On apprend lorsque l'on expérimente. ^^'

Moi aussi je me sens moins seule. Courage!

Le monde du travail ne donne pas envie du tout... En fait, je préfère largement ma vie d'ado, mais pour la gagner pour plus tard, je vais devoir prendre sur moi.  

De toute façon, c'est ce qui faut faire. Montrer les crocs pour se faire respecter, sinon on se fait bouffer.

Je vais essayer de donner mon maximum sans me décourager !  

Dans le sens où si le garçon te dit clairement qu'il te considère comme sa meilleure amie alors que tu l'aimes encore, ça ne peut jamais durer malheureusement (du moins, 1/2 ans max). Haha, j'aimerais te croire pour l'amitié, ah ! si seulement je savais ce qu'est d'être avec quelqu'un. On me dit que j'ai encore la vie devant moi, mais quand je vois ce petit bonheur à porter de main, je me dis qu'il est merveilleux.
Je pense qu'on a la même version de l'amour, ça fait plaisir à entendre de la part d'une autre hypersensible !

Je suis contente que tu aies trouvé ton âme-soeur. Si vous vous comprenez parfaitement, c'est le principal.  

J'aimerais avoir quelqu'un qui me comprenne, qui sache me calmer quand je me sens mal, et qui m'aime pour ce que je suis.   En fait, j'aurais aimé connaitre celui qui m'est destiné plus tôt.

Je sens même que le jour où on va se déclarer à moi, je vais fondre en larmes pendant le reste de la soirée     Ohlala mais que sera la demande en mariage ?
Je suis si désespérante. Si ça se trouve, je vais finir vieille fille avec dix chats à la maison ! Je n'ai aucune chance avec les garçons que je désire. ^^'

Merci, courage à toi aussi !